Dans 6 jours, je fêterai mon premier mois de vie brésilienne…Je profite de cet anniversaire, d’un mal de tête «caïpirinhesque » et d’une grillade organisé par donna Celia - j’y reviendrais - pour vous tenir au courant de ma petite vie «no brasil » (prononcé comme chico : nou braziouu…).

Bienvenu au Brésil...

Petite anecdote de départ, j’achète, sous la pression incitante de certains, mon premier appareil photo à Roissy, avant de grimper dans l’avion ! Le but étant d’illustrer en couleur ma vie brésilienne…N’étant pas fan de photos -je préfère raconter -, cet effort important fut sympathiquement récompensé par la perte de la machine 2 jours plus tard dans le bus Belem – Sao Luis. Je n’ai pas insisté dans la photographie, j’ai donc pris la résolution d’écrire.

De Bélem à Salvador

Vous l’avez compris, j’ai profité des 10 jours précédents la rentrée scolaire pour voyager dans le nord du brésil (chose que je ne pourrais surement plus faire au cours de ce semestre). Me voilà tout juste débarqué à Belem, ville sur l’équateur, aux portes de l’Amazonie, avec ces 35 degrés annuelles et ces orages assez…arrosés. Ville sympathique, relativement belle (son centre historique), mais surtout très typique. Le tourisme n’a pas l’air de l’avoir défiguré. J’y suis resté 1 nuit, le temps de visiter une des iles paradisiaques à proximité, de se faire 100 frayeurs pendant la traversée en catamaran (ils sont vraiment « gazier » ces brésiliens !), et bien évidemment de perdre mon appareil photo.

Départ pour Sao Luis le soir, je voyageais à chaque fois de nuit, en bus. La ville est vraiment belle, et animée ! Se sont ensuite enchainé Fortaleza, dangereuse, à visiter pour la fête uniquement, puis les plages paradisiaques entre Fortaleza et Recife. Je développe pas trop, entre Canoa Quabrada, et praia pipa, il y aurait de quoi vous rendre jaloux…Et quand on sait que toute la cote brésilienne est aussi magnifique…

Je vous passe également les nombreuses rencontres assez hallucinantes, qui sont le propre des voyages solitaires. La plus originale fut cette française qui fait le tour du monde, et qui habite tout simplement à 100m de l’endroit où j’ai vécu pendant 17 ans, à Chatou dans les Yvelines.

Cette première partie de voyage fut donc enrichissante, pleine de paysages époustouflants, de rencontres, mais également compliqué du fait de ma méconnaissance de la langue portugaise…c’est parfois dur de ne pas pouvoir s’exprimer, et la mobilité ne favorise pas l’apprentissage. En 10 jours, ce voyage de 4 500 km était également un peu trop précipité : j’ai vu beaucoup de choses mais suis aussi passé à coté de pas mal d’entre elles…bref, je reviendrais !

Le coût de la vie

Dans tout ce qui va suivre, je vous laisserai les prix en real (la monnaie brésilienne). A niveau de vie comparé, le cout en Real équivaut au cout en Euro, c’est plus facile comme ça pour comparer (exemple : une place de ciné plein tarif à 20 Real coute « plus cher » au brésilien car elle ne coute que 8 euros au français.

Imaginez-vous payer une place de ciné 20 euros…

Salvador et ces Favelas

Je me retrouve ensuite à Salvador de Bahia, ville noire, où le seul fait d’être blanc vous taxe de touriste. Dur à vivre, alors que ce n’est pas le cas dans le reste du pays. Un centre magnifiquement restauré, presque trop, ca fait surfait. Je préfère dans le même genre sao luis, plus typique. Par contre de belles plages à proximité de la ville, et des endroits paradisiaques à peine plus loin. A revoir pour le carnaval…

Mais l’intérêt de cette halte de 4 jours, c’était la visite de Seb et Mathilde, un couple d’amis de Paris, partis en « service » à Salvador pendant 2 ans, avec leur 2 petites filles pleines de vie. Leur travail consiste à gérer un centre de soutient scolaire, en plein cœur d’une favela. Les 50 enfants (jusqu’à 10 ans) qui participent n’ont en effet qu’une demi journée de cours par jour, manque d’infrastructure oblige (situation généralisée dans tout le pays). Le reste du temps, ces enfants trainent dans la rue, qui n’est pas la rue toulousaine, propre, accueillante et sécurisée…ils sont donc bien mieux au soutient scolaire la demi journée restante, où ils profitent de 2 repas et d’une aide des adolescents volontaires du quartier.

J’habitais chez Mathilde et Seb, à 300 m de l’école, dans la favela, qui commence cependant à se développer : route plus ou moins goudronnée, présence passagère de la police, eau, électricité…Mais la pression de l’insécurité est omniprésente, et ce n’est pas les quelques coups de feux que l’on entend parfois, pas si loin, qui rassurent.

Beaucoup de discussion pendant ces 4 jours, des images assez marquantes, comme cette visite de familles dans « l’invasion ». C’est la partie non développée de la favela, où l’on comprend bien que l’ensemble de ce bidonville d’uruguaï à été construit sur des amas d’ordures qui permettaient de gagner du terrain sur la mer…Bref ça recentre sur l’essentiel. Rapidement, il m’a semblé que les habitants de ces favelas souffraient de 2 choses : le manque d’éducation, et l’éclatement de leur cercle familiale. Le reste : drogue, malnutrition, santé…n’ont l’air que d’être des conséquences, dramatiques. Mais le brésilien reste heureux (du moins d’apparence) et se contente de l’essentiel...A méditer dans notre beau pays qu’est la France, où l’on préfère déprimé et ne pas se rendre compte que notre pays est magnifique, riche et éduqué…